UN PEU D’HISTOIRE

Le Domaine du Radar de 1953 à aujourd'hui

  • 1953

    Au début des années cinquante, la crainte d'une invasion russe par le nord incita le gouvernement fédéral du Canada et celui des États-Unis à bâtir de nombreux postes de radar. Le mont Ste-Marguerite à St-Sylvestre de Lotbinière fut choisi à cause de son altitude qui est la plus élevée (soit 2225 pieds) dans un rayon de cent milles.

    Après quatre années de construction à employer jusqu'à 1500 ouvriers et un investissement de plus de cinq millions de dollars, une base militaire de six cents arpents ouvrait ses portes le 15 septembre 1953.

  • 1955 à 1963

    Ce n'est que le 1er janvier 1955 que l'on baptisa la station «No. 13 Aircraft Control & Warning Squadron» (13ième escadron). Propriété privée de l'État. La défense nationale avait construit trois tours de contrôle fonctionnant jour et nuit. Elle avait comme objectif la surveillance aérienne de la région.

    «La tour Top Secret» dont la structure est encore présente aujourd'hui est érigée au sommet du mont Radar (mont Ste-Marguerite). Les deux autres, la TX au sommet du mont Handkerchief (2000 pi. alt.) et la RX, étaient des tours émettrices-réceptrices situées à un kilomètre de distance sur des montagnes avoisinantes.

    La direction de la base militaire reposait sur les épaules du commandant, et jusqu'à 30 officiers le secondaient. Pour chaque section, il y avait de plus un sergent, un caporal, des aviateurs et des civils (90) employés à l'année longue. Notons que seulement environ 25 % des membres du service étaient francophones et que 80 % des militaires célibataires étaient des femmes !

    Des activités étaient organisées à la station pour améliorer la vie sociale des habitants : compétitions sportives, parties de sucre, journées d'aviation, etc. Toutes ces activités sociales ont contribué à rendre plus agréable la relation entre paroissiens et militaires dans ce véritable petit village. Durant ses gros rassemblements, la population s'élevait à 800 personnes, femmes et enfants compris. Seulement 200 à 300 étaient des militaires. Le village était constitué d'une multitude de bâtiments. À l'entrée de la base se trouvait le poste de police où l'identification des personnes et des objets était obligatoire, tant à l'entrée qu'à la sortie. L'édifice de l'administration regroupait les bureaux d'employés ainsi que le journal hebdomadaire Daily Routine Order. L'hôpital desservait la population civile et militaire et une clinique dentaire y fut même aménagée. Une église était divisée en deux (catholique-protestante) pour satisfaire les besoins des communautés ethniques. Contrairement à l'église, on avait construit deux écoles bien distinctes. Elles accueillaient de 140 à 150 élèves de la maternelle à la neuvième année. Le centre récréatif offrait les services d'un bureau de poste et abritait salon de coiffure (barbier), boutique de souvenirs, casse-croûte, épicerie, théâtre, librairie, gymnase, piscine chauffée et salle de quilles. De quoi rêver! Le poste de pompiers, avec ses inspections quotidiennes rigoureuses, n'a déclaré aucun incendie majeur en dix ans. Un garage veillait à l'entretien de la machinerie militaire.

    On comptait aussi une usine de filtration, une chambre de chauffage, un entrepôt et le bâtiment des cuisines. Dans ce dernier se trouvaient deux bars très achalandés offrant la bière à 10 cents ! Pour loger tous ces gens, on comptait environ soixante-cinq maisons ainsi que des baraques. Une trentaine de maisons mobiles et une dizaine de roulottes s'y sont ajoutées plus tard.

  • 1964

    Le déclin de la station débuta le 12 mars 1964, suite à une décision conséquente au fait que les progrès réalisés dans le domaine des télécommunications, notamment avec l'arrivée des satellites, rendaient superflues les dépenses occasionnées par le maintien de telles bases militaires. Militaires et civils furent graduellement transférés vers d'autres bases militaires, dont celles de St-Hubert, du mont Apica (Laurentides), de Valcartier et de Moisie (Sept-Îles).

    Durant l'été 64, un groupe de St-Sylvestre propose un projet au gouvernement fédéral : recycler le site en base de plein air. M. Choquette, député de Lotbinière, le curé et les membres du conseil décidèrent d'attendre les démarches d'Ottawa. Mais des étrangers de Victoriaville, plus rusés, firent malheureusement l'acquisition de la station sous le nez des villageois et celle-ci devint Domaine Inc. de St-Sylvestre.

  • 2010

    En octobre 2010, le promoteur Richard St-Laurent acquiert le domaine du Mont-Radar en le nommant Domaine du Radar. Il devient une base plein-air à vocation récréotouristique qui offre un grand nombre d’activités et d’événements pendant toute l’année.
Sources :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Domaine_du_Radar